La petite histoire… de l’église St-Georges
L’église orthodoxe russe de la rue Taschereau est typique des chapelles de campagne en Russie. Son architecture, avec ses coupoles surmontées d’une croix à trois branches, dont la dernière est inclinée, et son plan en forme de croix est restée inchangée depuis sa construction au milieu des années 1950. Généralement, l’orientation respecte les rites orthodoxes : la porte d’entrée se trouve sur la façade ouest si bien que l’on procède, en entrant, de l’ouest à l’est, ce qui symbolise le passage de la noirceur à la lumière! Ici, la topographie rocheuse n’a certainement pas pu le permettre. Il existerait seulement deux autres églises de ce type au Québec, une à Val-d’Or et une à Montréal.
Les premiers immigrants russes, attirés par les emplois dans les mines, seraient arrivés à Rouyn-Noranda vers 1926. Après la Deuxième Guerre mondiale, une seconde vague d’immigrants russes orthodoxes s’est implantée à Rouyn-Noranda. La communauté désirant conserver ses coutumes et sa religion décida de construire une église. Après une fructueuse levée de fonds, le révérend Féodor Ustutschenkow, aidé de M. Igor Treskin, responsable du projet, et de nombreux volontaires bâtirent l’église. Sa vaste paroisse comprenait également les églises de Val-d’Or, de Kearns et de Kirkland Lake. À sa mort en 1957, le révérend David Schevchenko le remplaça et le culte fut actif jusqu’en 1982, année de son décès.
Le sous-sol de l’église a servi de salle communautaire pour les activités sociales des immigrants russes.C’est là que se donnaient également des cours de langue et de danses traditionnelles pour les enfants. L’église Saint-Georges est maintenant propriété de la ville de Rouyn-Noranda et elle a été citée comme monument historique en 1992. C’est un témoin bien visible de la présence des nombreuses communautés immigrantes qui ont contribué à bâtir la ville.